Cent ans de solitude – Garcia Marquez

Je termine ma participation au rendez-vous Les classiques, c’est fantastique, saison 3 pour qui le mois d’août est consacré à la littérature Sud-Américaine avec un titre qui ne vous est certainement pas inconnu !

J’ai mis un temps considérable à lire cette œuvre car, premièrement je n’aimais pas les couvertures, je les trouvais niaises, et puis surtout, je me méfie lorsqu’un livre est trop connu ou récompensé… Quelle tête de cochon, vraiment ! J’ai failli passer à côté d’un des plus grand monument de la littérature.

Gabriel Garcia Marquez, Cent ans de solitude, Seuil, 1995, 460 pages.

C’est tout simplement un des meilleurs livres que j’ai lu de ma vie (et c’est pas peu dire, je commence à en avoir lu un ou deux.)
C’est tout simplement époustouflant. C’est du (très) grand réalisme magique, une (très) grande saga familiale.


L’écriture est indescriptible, tant elle est cohérente, poétique, limpide, et pourtant rapide, elle virevolte comme les vies des très nombreux personnages. Ces nombreux personnages, par centaines, dont les principaux sont des homonymes les uns des autres, nous perdent dans leur folle farandole. Atermoiement amoureux, guerres et rebellions, recherches scientifiques, orgies, banditisme, explorateurs, solitaires… Ils sont tous tout à la fois et aucun autre. Surtout que pour compliquer le tout, les morts qui n’ont pas encore été oubliés reviennent hanter les vivants qui les gardent en mémoire.

Non mais que dire ? Dans une Colombie très réaliste, où on suit les événements qui ont déchirés le peuple, la population, tout autant que l’installation des nouvelles technologies au fil du temps, leur part de magie, de mystère, de rêve. Présages, pressentiments, parchemins maudits, cartes, oiseaux et fleurs jaunes, sont autant de signes magiques. Cette frontière, suivie en funambule par l’auteur, entre réalité et irréel est poétiquement poreuse. C’est vraiment très agréable à lire, c’est une des plus belles œuvres de réalisme magique que j’ai lue, une des plus belles œuvres tout court. L’humanité, multiple, plurielle, mais qui répète ses erreurs à travers les âges, est ici magistralement dépeinte. La vieillesse, l’oubli, l’espoir d’un nouveau né, l’amour, tout oscillant au fil des personnages tous plus hauts en couleurs les uns que les autres et pourtant parfois si semblable. Les vies et les morts forment une grande danse, une farandole qui pourrait être difficile à suivre si ce n’était pas si bien écrit. Mais ce flou entre les personnages, leurs noms, les guerres et les révoltes, les histoires qui se répètent est bien voulu et pourtant si bien écrit, entre mysticisme et réalité historique.

Bon, j’ai eu un mal fou à écrire cet article, bien loin de l’admiration que je porte à cette grande œuvre. Sous l’engouement, il m’était impossible d’écrire quelque chose de censé et clair, et en laissant le temps passer, cela n’a pas non plus été une réussite non plus comme vous pouvez le constater. Sur ce, je ne peux que vous conseiller urgemment cette lecture, largement à la hauteur de sa réputation.

21 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Je la trouve très convaincante ta chronique ! On me l’a maintes fois conseillé, mais j’en attends tellement que j’ai peur d’être déçue…

    1. Je comprends tout à fait ! j’ai mis des années à me lancer….

  2. Bibliofeel dit :

    Super chronique au contraire qui rend hommage à cette œuvre que je tiens également pour un des plus beaux livres lus jusqu’à maintenant 🤗😃

    1. Ah oui vraiment ! Un coup de cœur inattendu et total !!!

  3. Madame lit dit :

    Je l’ai beaucoup aimé aussi… Mais mon petit côté romantique a préféré de cet auteur «L’amour au temps du choléra». Mais les deux livres sont excellents.

    1. Ah ! Je ne le connais pas ! Mais il me tarde de relire sa plume !

  4. Très belle chronique… Je me lancerai peut-être un jour, ca semble être une expérience unique !

    1. Oui ! Il mérite tous les éloges qui lui sont fait !

  5. Tout le monde a l’air enchanté par cette lecture… Je veux l’être aussi!

    1. Ah oui ! Il faut le lire 🙂

  6. Je n’avais pas réussi à aller jusqu’au bout de « 100 ans de solitude » car je confondais les homonymes et je pataugeais. Pourtant j’aimais énormément la première moitié du roman. Il faut dire que j’étais malade quand je l’ai lu, je manquais peut-être de concentration.
    De lui, j’ai beaucoup aimé « l’amour au temps du choléra »…

    1. Ah ! Ce n’est pas le premier commentaire qui me recommande l’amour autant du choléra ! Je ne tarderai pas à le lire je pense.

      Je pense qu’un peu avant la fin du roman, à la fin de l’avant dernière partie, c’est carrément une volonté de l’auteur que celle de nous embrouiller à ce point avec les homonymes. Je pense que c’était pour exploiter le thématique de la boucle temporelle et historique.
      Mais ce n’est que mon avis ! Parce que moi aussi je m’y perdais un peu !

      1. Comme j’étais malade à l’époque de cette lecture, ça a dû rendre les choses encore plus embrouillées. Un jour j’essaierai de le relire, avec l’esprit plus clair 🙂 Bonne soirée Marie !

      2. J’espère que cela te plaira !

  7. Mokamilla dit :

    Il fallait évidemment que ce titre soit au RDV. Je l’ai commencé mais j’ai vite compris que je ne le terminerai pas dans les temps.

    1. Ah oui, je pense que c’est un classique incontournable (et maintenant je comprends pourquoi !)
      C’est vrai qu’il est dense !

  8. Patrice dit :

    C’est une chronique qui me donnerait envie de le lire si je ne l’avais déjà fait… et je dois dire que cela a été une de mes plus grandes souffrances de lecture de ces dernières années. Je suis complétement passé à côté de l’oeuvre ! Néanmoins, je vais retenter « L’amour au temps du choléra » dans les prochains mois (du moins, c’est prévu)

    1. On m’a beaucoup conseillé « L’amour au temps du choléra » également !
      Ah ! J’avais peur de ne pas aimer justement, c’est pour ça que je ne m’y étais pas lancé, mais finalement, ça a marché pour moi !

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