Les faiseuses d’histoires – Despret & Stengers

Ecrit par non pas une femme, mais deux, ce livre contient le recueil de bien d’autres.
Vinciane Despret et Isabelle Stengers se sont interrogées : quant est-il de l’égalité homme/femme en milieu universitaire ? Ce milieu privilégié.

Vinciane Despret, Isabelle Stengers, Les faiseuses d’histoires, que font les femmes de la pensée ?, « Les Empêcheurs de penser en rond », La Découverte, 2011.

9782359250473C’est un sujet qui n’intéresse peut-être pas tout le monde, alors que certaines meurent encore sous les coups de leur compagnon, il peut paraître étrange de s’intéresser à un cas aussi précis.
Mais n’est ce pas cela, justement, qui fait tout l’intérêt de cet essai particulier ? Car ces universitaires sont également sensibles à ces problématiques, et si les sphères réflexives ne s’ouvrent pas aux femmes, comment amener les femmes a être écoutées ?
Cet essai est, peut-être, un peu bavard. En réalité, je ne m’attendais pas à ça, car les témoignages de femmes n’arrivent, qu’à peu près, à la moitié du livre. L’autre moitié est consacré à la raison qui les a amené à se pencher sur le sujet, à leur méthodologie de recherche.

Alors, certes, ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. Mais très honnêtement, c’est très agréable de voir un chercheur qui offre sa vision des choses et ses pistes de recherches.
Et, passé l’étonnement, on se rend compte que c’est justement ce que ces deux femmes défendent : la mort de l’élitisme. La lecture des essais, la nature de la recherche, accessible à tous. Ce qui est très vrai, sans pour autant vulgariser. Mais en expliquant, tout simplement, en accompagnant le lecteur. Et ça, c’est grandiose.
Pour de jeunes universitaires, cela peut montrer comment on construit une recherche également.

Ainsi, nous lisons différentes voix de femmes, souvent, déstabilisée par cette question : que font les femmes de la pensée ? Un question dans une lettre, volontairement vague. Beaucoup, d’abord, ne souhaitaient pas répondre. Et puis… Et puis, comme d’habitude, un détail, qui d’habitude lui échappe, apparaît : la pensée de l’homme à plus de poids.
Alors, elles livrent leur expérience, entre intime et réflexion, que les auteures/trices lient et commentent. Au début, les commentaires surprennent car ils rompent les codes de l’essai justement, mais ils servent bien de liant entre les différents ressentis, les différents point de vue.

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Encore quelques batailles à menées, même à l’Université.

C’est fascinant, honnêtement, je le mettrais bien dans chaque main de chaque fille (et garçon !) à la fac.

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