La vie hantée d’Anya -Brosgol

Je ne suis pas tout à fait emballée par La vie hantée d’Anya bien qu’elle aborde des thèmes importants dans le cadre de l’enfance et de l’adolescence et que l’ambiance soit très réussie.

Vera Brosgol, La vie hantée d’Anya, Rue de Sèvres, 2019, 225 pages.

Anya, fille d’immigrés russes aux USA à l’image de Vera Brosgol, son autrice, cherche à s’intégrer dans le lycée privé bourgeois où sa mère l’a envoyée. On trouve plein de thématiques adolescentes inoffensives dans ce livre : des histoires de garçons, un petit frère relou, un peu de tricherie aux contrôles, des techniques toutes plus imaginatives les unes que les autres pour sécher le sport ou l’Eglise, des papotages avec sa meilleure copine en fumant des cigarettes en cachette.

Le livre est assez adolescent et montre un lycée américain caricatural. Cependant, le cœur du roman graphique fini tout de même par prendre les airs d’un épisode de Supernatural ou de Medium. Ce n’est pas déplaisant, bien au contraire, c’est même plutôt bien mené.
Il pourrait facilement être adapté dans une série, ou même un film américain de ce genre, eux qui sont si fort dans cette forme d’étrangeté à la limite de l’épouvante.

Le dessin a quelque chose du cartoon, et pourtant, les expressions des visages ont quelque chose de très parlant. Le côté rond, presque aquatique des traits est également très agréable. Roman graphique dans les tons de gris, il qui n’a pourtant rien de très sombre. Cela permet seulement de souligner l’étrangeté des événements qui bousculent cette cette jeune Anya qui grandit, mûri, au contact d’un fantôme décédé il y a presque 100 ans.

Finalement, j’ai vraiment trouvé ça trop enfantin, surtout la fin, mais cela reste un très bon roman graphique. Pourtant, on en devine rapidement les ficelles, surtout quand on est habitué à la culture visuelle suscitée. Je pense que ce Roman Graphique s’adresse à un public plus jeune, ce qui ne l’empêche pas d’être réussi.