Le harem et les cousins – Tillion

C’est un essai qui, par certains points de vue peut avoir très mal vieilli, cela étant, c’est assez peu surprenant puisque cet essai anthropologique a été écrit il y a bientôt un siècle.

Germaine Tillon, Le harem et les cousins, Seuil, 2015 pour la présente édition, 240 pages.

D’abord quelques petites choses m’ont gênées à la lecture :
Durant la lecture, on a souvent le sentiment que ce livre a vieillit, et pas si bien à vrai dire. En effet, de nombreuses pierre à l’édifice de la recherche ont été apportées depuis, des découvertes nombreuses… Mais il est vrai que le regard inédit qu’elle portait alors sur le monde reste tout à fait rare, même encore aujourd’hui et est encore plus surprenant.

Germaine Tillion souhaitait écrire un essai à la mesure du grand public, et étant une habituée de ce genre de lecture, j’avoue que l’analyse purement scientifique et barbante m’a manqué ahah ! C’est à dire que pour éviter de se perdre en conjonctures elle va un peu plus vite en besogne dans son exposé. On sent que les recherches sont faites, mais pour une habituée à l’essai… Eh bien j’ai trouvé bêtement que ça manque de justifications.

Je crois avoir maintenant fait le tour des choses qui me dérangeaient… Maintenant, place au contenu !

Germaine Tillion, au XXe siècle, arpente les pays musulmans et étudie leurs coutumes. Ce qui l’intéresse particulièrement ? Leur traitement de la femme.
En effet, la France est encore un pays très raciste et certaines croyances sont encore perçues comme « sauvage ». Germaine Tillion va d’ailleurs proposé une édifiante histoire du voile qui remet en cause tout ce qu’on peut entendre aujourd’hui de positif comme de négatif à son sujet. En effet, c’est une histoire complèxe qui n’a de cesse dans son évolution.

Mais alors que Germaine s’interroge, interroge les habitants (je vous rappelle que sa démarche est anthropologique) et étudie le Coran, il devient évident à ses yeux que les femmes ne sont pas plus mal menées ailleurs qu’en France.
Le poids des traditions, de la religion en Occident a également brisé bien des destins, bridés bien des femmes, et on a tendance à trop bien l’oublier au profit du catholiscisme.

Elle s’intéresse aussi à l’endogamie qui pourtant semble être quelque chose de peu répendu de part le monde, contrairement à ces régions.

C’est un ouvrage très intéressant qui met les choses en perspective, mais semble lacunaire à cause des raccourcis volontaire pour le public, et surtout, qui a mal vieilli sur certains points.

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