La transparence du temps – Padura

A nouveau, je ne vais pas me faire des amis car apparemment ce livre a fait l’unanimité. J’étais curieuse de découvrir cet auteur et La Havane. Bien mal m’en a pris je ne comprends pas ce qui a attiré le public !

Leonardo Padura, La transparence du temps, Mataillie, 2019, 448 pages.

Ce livre a presque réussi à me tenir en haleine malgré le fait que j’ai été déçue, dérangée, gênée par un nombre incalculable de choses : d’abord l’écriture est archi lourde. Le livre pourrait faire 300 pages de moins sans les modulations lourdingues, même pas belles, poétiques, ou utiles. Juste chiantes quoi, le mec se regarde écrire et c’est insupportable. J’ai cru que cela serait compensé compensé par une édifiante description de La Havane, et ça c’est vrai que c’est très fort.
Mais finalement, alors que je croyais avoir (enfin !!!) été accrochée par l’ouvrage, j’ai fini les 150 dernières pages en diagonales parce que : la barbe.

Le personnage principal est volontairement machiste, comme son Cuba adoré, mais comme l’auteur veut qu’on aime son personnage il force le trait du gentil vieux ancien flic qui se regarde vieillir. Non seulement, on ne ressent pas de pitié pour cette mélancolie qui imprègne lourdement toutes les pages (et en plus ça n’apporte rien à l’histoire), mais ses idées en tout cas n’ont pas gagnées en sagesse avec le temps. Ce que j’ai bien aimé, c’est la démonstration de ce qu’est La Havane il y a bientôt dix ans, comme elle fonctionne, comment elle se vit… Malgré les personnages maladroitement archétypaux qui ponctuent l’entièreté de l’ouvrage.

Concernant l’histoire, ce soixantenaire est un ancien flic à son compte qui sombre dans l’alcool et nous rabâche les oreilles de son amour pour les jolies femmes (comme c’est moderne ! Comme c’est original ! ) Il est contacté par un ancien ami de lycée qu’il n’a jamais revu depuis et qui a besoin de lui donc il accepte de rempiler pour une « dernière affaire » (comme c’est moderne ! comme c’est original !)

Ensuite, cela se passe en plein milieu de l’art, des commerçants, marchants, revendeurs d’art, milieu entre la mafia légale et l’opulence érudite. Le héros cherche en fait une statue dérobée à un de ces marchants d’art. Bon. Mais que le soi-disant commerçant super doué en affaire, richissime grâce à son flair dans l’art, lui réponde qu’il est incapable d’identifiée la Vierge sur la statue (histoire de définir sa provenance et sa datation) ça me parait gros. Par exemple, à Rocamadour, il y a une vierge noire bien spécifique ; aussi, la peinture et les matériaux d’une sculpture dépendaient aussi de l’endroit et de l’époque où elle a été créée. Bref, vous me suivez. Et si un marchant d’art soi-disant doué et plein aux as est pas foutu de faire une petite recherche comme ça et n’en voit pas l’utilité, eh bien… Ca me parait un peu grossier.

L’auteur a donc tenté de nous balader tout au long du livre sur la mystérieuse provenance de cette statue (pour finalement réellement dire qu’on s’en fout un peu) et ajoutant des passages encore plus lourdingue retraçant la manière dont cette statue est arrivée à Cuba et son histoire. Histoire en réalité qui n’existe pas, et là est toute la transparence du temps, car ce sont toutes LES histoires qui auraient pu amener cette statue – selon les provenances supposées – à Cuba.

Bref, je me suis ennuyée ferme, je n’ai pas été tendre avec ce livre qui m’a imposé ses trop nombreuses pages pour un dérapage total.