Pulp – Bukowski

Je commence à un peu connaître quelques uns de mes co-lecteurs, dans le cadre de cette lecture commune en hommage à Goran organisée par Madame Lit. Je pense que s’il nous lit, il va se régaler de nos réactions face à Nick Belane : alcoolique notoire, détective privé raté, homme raté, de ses enquêtes sans queue ni tête et de sa grossièreté qui pue le cul à chaque page.

Charles Bukowski, Pulp, Le Livre de Poche, 1994, 190 pages.

J’imagine que plusieurs de mes co-lecteurs se sont dit « heureusement qu’il est court ! » Je me suis d’ailleurs fait la même réflexion un peu avant le milieu du livre car c’est assez rébarbatif.

Pourtant, au début, ça m’a fait marré. De la vulgarité qui envoie valser la sacro-sainte littérature : qu’elle soit de celles enseignées à l’université ou celles qu’on trouve aux Relays, ça m’a plu. Puis moi, j’aime bien les ratés qui se croient plus libres que les autres : la Beat Generation, avec Kerouac. J’avais d’ailleurs beaucoup aimé Les contes de la folie ordinaire, qu’un ex m’avait offert il y a pas loin d’une dizaine d’année (car je ne rajeunis toujours pas.) Le Bukowski déjanté, alcoolique et perdu tout à son art lui faisait penser à moi. A l’époque, j’avais pris ça pour un compliment.

Et Pulp, sinon ? J’ai d’abord ri de l’irrévérence typique de l’auteur, dont je me souvenais et qui me faisais rire :
– l’exergue « à la littérature de gare » (même si je ne pense pas que ce livre en particulier vaut beaucoup mieux)
– la description absolument vulgaire et monstrueuse du monde et de lui-même.
– l’enchaînement fou de personnages, la grande faucheuses, un bookie, des extra-terrestre, le voisin alcoolique aussi, l’homme trompé, une extraterrestre, les hommes de mains…
– le regarde désabusé et bien dit, en petites phrases piquantes au milieu du flot de péripéties grotesques.

Mais très vite, le vaudeville fatigue. Nick Belane boit, boit et boit et est malade. En attendant, entrent et sortent de son bureau ou du bar toute la galerie de personnages vulgaires, prêts à en découdre. Et ça boit de l’alcool, et ça tape, et ça a un couteau et un pistolet, et c’est comme dans un rêve : rien n’a de sens.
On se lasse aussi de la description de ces pauvres nanas (vous l’attendiez ma tirade anti-misogynie, avouez-le !) dont on ne connait pas la longueur ni la couleur des cheveux mais qui ont toutes le plus beau cul du monde, ou les plus belles jambes, et on a de la chance car on peut voir ça bien avec leurs jupes très courtes (remarquez, on ne sait pas ce qu’elles portent au-dessus, peut-être un k-way.)
Donc, bon, ce pauvre Bukowski a dû se dire qu’il fallait un peu changer des personnages féminins qui sont utiles uniquement pour la prostitution et/ou le viol. Donc, pour les bazarder dans ce monde « d’hommes » il nous les a affublé de super pouvoir.

Bon, c’est pas désagréable, à lire quand on est coincé en gare…

10 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Ingrid Macé dit :

    Eh bien nos avis se rejoignent parfaitement ! Certains passages sont assez drôles mais je les ai trouvés trop rares pour considérer l’ensemble comme divertissant… si je ne l’avait pas lu dans le cadre de cette LC, je ne serais pas allée au bout, en effet !
    Ingannmic (https://bookin-ingannmic.blogspot.com/)

    1. Je pense que je serai tout de même allée au bout (mais plus en diagonale encore je pense) car même si l’humour m’a plu, comme nous le disons, je l’ai trouvé répétitif !

  2. Madame lit dit :

    De mon côté, j’ai bien apprécié ce petit livre. Il faut dire que c’était ma première lecture d’un Bukowski. Alors, je me suis marrée.

    1. J’ai bien ri aussi ! Mais j’ai un meilleur souvenirs des contes de la folie ordinaire (plus au sujet de l’écrivain maudit… Qui s’y complet !)

  3. Athalie dit :

    N’étant pas coincée en gare, je me passerai de cette lecture … J’aime bien l’idée que les nanas aux longues jambes portent un Kway au dessus de leur courtes jupes …

    1. Ahah oui ça équilibre hihi

  4. Patrice dit :

    Goran aurait sûrement bien souri à la lecture de ton billet très franc ! Je ne l’ai pas lu, disons que le décor n’est pas celui qui me tenterait de prime abord, mais qui sait ? En tout cas, merci pour ta franchise !

    1. Avec plaisir ! Oui, il aimait être assassin lui aussi ! ahah !

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