La Mouette au Sang bleu – Bouïda

slave1Pour vous parler de ce livre, je vais brièvement vous parler de moi. Comme pour beaucoup le début d’année et la reprise n’ont pas été facile. Et ce que j’ai fait ? Me cacher dans un bon livre. J’y pensais toute la journée à ce livre, je voulais m’y réfugier dedans, il m’accompagnait, c’était mon bouclier. J’avais l’impression d’avoir 11 ans, et j’avais enfin trouver un bon livre.

Il faut dire que, récemment, les beaux livres d’art ne sont pas transportables, et Kawabata m’ennuyait ferme. Mais La Mouette au Sang Bleu a été mon oxygène.

Iouri Bouïda, La Mouette au Sang bleu, collection « Du Monde Entier », Editions Gallimard, novembre 2015, 284 pages.

41iv7nzp2ul-_sx338_bo1204203200_J’ai eu un coup de coeur absolu, dès les deux premières pages. Tout de suite Iouri Bouïda, nous jette dans cette petite ville perdue au fin fond de la Russie, du froid, de la forêt, une vieille femme, le vent, le froid, la pluie, des personnages glauques… Très vite, on se demande ce qu’on fait là, et puis, le narrateur prend la parole. Lui qui a si bien connu Ida Zmoïro et qui nous parle ici de son histoire.

J’ai vérifié, c’est un livre inspiré d’une histoire vraie. Voici la vie romancée de Valentina Karavaeva.

J’ai un véritable amour pour les romans qui racontent des tranches de vies, des histoires de famille à la manière de La Mouette au Sang bleu. Réellement, et ici, c’est fait de manière magistrale : non seulement on suit Ida dans toutes ses histoires d’amours, ses rencontres, et ses dépressions, mais avec elle, on balaie l’Histoire de la Russie, de la répression, la guerre, la mort de Staline. Les personnages plus ou moins pitoyables tournent et virevoltent entre Moscou et ce petit village perdu. 

C’est fabuleux et ça fait tellement vrai… D’abord, parce qu’Ida est une grande amatrice de9782070144655_4_75 littérature et se remémore souvent des citations qui font échos à son vécu, incrustant donc sont histoire dans l’Histoire Littéraire. Mais surtout car l’auteur a utilisé des personnages qui ont existé pour y faire graviter et papillonner la tornade Ida. Ida qui semble si réelle, par ses peines, ses envolées, sa capacités à se relever… Allez, un bémol ? Cela semble tellement réel que le passage à vide dans la vie d’Ida, qui se remémore les instants de sa vie assez continuellement, comme pour nous forcer à faire des liens entre eux et le moment présent, sont un peu lourdeaux, cousus de gros fils blancs à sabots. Mais alors on peut se demander… Ne serait-ce pas tout simplement la vieillesse qui se met à faire fonctionner l’esprit comme un disque usé ?

Et enfin, je pense que si ce livre est aussi beau et envoûtant, c’est grâce au Verbe de l’auteur, et même, bravo à la traductrice Sophie Benech, car l’écriture est tout simplement belle, sans trop de fioriture, et nous emmène, loin, avec elle, à travers la Russie.

D’autres boucliers contre le monde à base d’Histoires de vies : La Maison aux Esprits d’Allende, La dernière valse de Mathilda de McKinley (mais je n’avais pas le Blog lorsque je les ai lu, donc pas d’articles), et vous, en avez-vous à conseiller ?

5 commentaires Ajouter un commentaire

  1. ROCAFORT dit :

    A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.

Laisser un commentaire